Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/211

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rique de l’excès en question, je veux dire de l’effet thermomètrique que la chaleur centrale produit à la surface or, au lieu des grands nombres donnés par Mairan, Bailly, Buffon, qu’a trouvé le savant secrétaire de l’Académie ? La trentième partie d’un degré !

La surface du globe qui, à l’origine des choses, était probablement incandescente, s’est donc refroidie dans le cours des siècles de manière à conserver à peine une trace sensible de sa température primitive. Cependant, à de certaines profondeurs, la chaleur d’origine est encore énorme.

La suite des temps apportera de grandes modifications dans les températures intérieures. À la surface (et les phénomènes de la surface sont les seuls qui puissent altérer ou compromettre l’existence des êtres vivants), tous les changements sont accomplis à un trentième de degré près. L’affreuse congélation du globe dont Buffon fixait l’époque au moment où la chaleur intérieure se sera totalement dissipée, est donc un pur rêve !

CHAPITRE VI
la température des espaces célestes est-elle variable ? – cette température peut-elle devenir la cause de changements dans les climats terrestres ?

Fourier a introduit, depuis peu d’années, dans la théorie des climats, une considération qui jusqu’ici avait été entièrement négligée ou dont les physiciens, du moins, ne faisaient pas une mention explicite. Il a signalé le rôle que doit y jouer la température de ces espaces célestes