Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/219

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L’invariabilité du grand axe d’une planète entraînes d’après une des lois de Kepler, l’invariabilité du temps de la révolution de cette planète autour du Soleil. Ainsi, quels que soient les changements d’excentricité de l’ellipse terrestre, la longueur de l’année restera toujours constante.

D’après ce résultat, le problème que nous avons en vue revient à celui-ci la Terre, considérée dans son ensemble, recevra-t-elle du Soleil la même quantité de chaleur, soit qu’elle parcoure autour de cet astre, en jours un cercle parfait ou une ellipse plus ou moins allongée, ayant toujours cependant un grand axe égal au diamètre du cercle ?

On peut entrevoir que la réponse à cette question sera négative, c’est-à-dire que la quantité totale de chaleur reçue par notre globe augmentera avec l’excentricité de l’ellipse, si l’on porte tout à coup, par la pensée, cette excentricité à l’extrême ; si l’on amène l’orbite à être si resserrée que ses deux branches rasent presque la surface du Soleil ; si l’on force ainsi la Terre à aller toucher cet astre deux fois par an. Au surplus, un calcul exact donne la mesure de l’augmentation pour tous les cas ; il nous apprend que la Terre doit recevoir annuellement du Soleil des quantités totales de chaleur inversement proportionnelles aux petits axes des orbites elliptiques à grand axe invariable dans lesquelles nous circulons successivement.

Aujourd’hui l’excentricité de l’orbite terrestre diminue le petit axe, conséquemment, grandit ; ainsi, la chaleur que nous recevons tous les ans du Soleil doit