Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/287

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que seize gardes-du-corps de Louis XIII, huit de ses Suisses et treize valets d’armée en moururent.
1035-1630. La gelée commença en décembre 1835 et continua une partie du mois de janvier 1036. Les voitures traversaient la Meuse sur la glace. (Quetelet.)
1638. Cet hiver fut si rigoureux en Provence que dans le port de Marseille l’eau gela autour des navires. (Papon, IV, 490.)
1655-1650. Cet hiver fut très-rigoureux en France et en Allemagne. À Paris, « il gela le 25 et le 26 novembre 1655. Les premiers jours de décembre il neigea. Du 8 au 18 la gelée fut excessive. La Seine fut prise. Du 18 au 28 l’air fut humide. Le 29 la gelée recommença et dura jusqu’au 28 janvier 1656. Une nouvelle gelée reprit peu de jours après et dura jusqu’en mars : mais entre ces deux reprises le froid fut moins rigoureux qu’en décembre. » (Manuscrit d’Ismael Boulliaud, cité par Pingré, Mémoires de l’Académie des sciences pour 1789, p. 514.) En Allemagne, le froid fut si vif, qu’à Wismar (Mecklenbourg-Schwerin, dans la Baltique), on vit arriver des chariots chargés et attelés de quatre chevaux, de la distance de cinq à six milles d’Allemagne ( à lieues de kilomètres), ce qui n’avait été vu de bien des années ; dans le pays, les puits étaient gelés jusqu’au fond. En Bohême, plusieurs personnes furent trouvées gelées sur les grands chemins. » (Van Swinden.)
1657-1658. Cet hiver fut très-rigoureux en Europe, depuis la mer Baltique où Charles X, roi de Suède, fit passer de Fionie en Zélande, sur la glace, toute son armée, la cavalerie, l’artillerie, les caissons, les bagages, etc., jusqu’en Italie où les rivières gelèrent assez profondément pour supporter les plus lourdes voitures. Il tomba, à Rome, une immense quantité de neige. (Peignot.) À Paris « il gela depuis le 24 décembre 1657 jusqu’au 20 janvier 1658, de manière cependant que le froid ne fut pas alors extrêmement piquant. Le 20 janvier, par un vent impétueux de nord-est, il devint excessif : très-peu de personnes se ressouvenaient d’en avoir jamais éprouvé un si pénétrant. Tout fut glacé. L’âpreté du froid continua jusqu’au 26. Le 27 l’air un peu radouci fit espérer un dégel ; mais le 28, le froid redevint aussi perçant qu’il l’avait été et dura jusqu’au 8 février. Le 9 et le 10 février, la glace et la neige, qui était tombée en abondance, commencèrent à se fondre. Le lundi 11, à deux heures du matin, le vent étant