Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/321

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vers le midi ; sans doute parce que le bois est plus lâche, et que la séve, plus abondante de ce côté que du côté du nord, rompit, en se gelant, les vaisseaux et les fibres végétales. Comme les arbres les plus jeunes avaient probablement plus d’élasticité dans leur texture, et les vieux plus de force, ce furent particulièrement les arbres de dix à trente ans qui éprouvèrent cet accident. Les fentes restèrent ouvertes jusqu’au dégel et se refermèrent parfaitement ; l’écorce s’est scellée et les arbres n’en vivent pas moins. Le plus grand mal qu’ait occasionné le froid de janvier est la perte de nos oliviers. Il paraît, néanmoins, que la majeure partie des vieux arbres repoussera ; plus de la moitié des jeunes, et dans quelques quartiers tous ceux plantés depuis un ou deux ans sont morts. » Les vignes souffrirent beaucoup dans les environs de Manosque, sur les bords de la Durance et dans le Bordelais. (Annales de chimie et de physique ; Bibliothèque universelle de Genève ; Notes manuscrites de M. de Gasparin et de M. d’Hombres-Firmas ; Peignot ; Moniteur universel ; Journal des Débats.)
1820-1821. Cet hiver n’a été un peu rigoureux que dans le nord de la France et une partie de l’Allemagne. À Paris il y eut 5 jours de gelée dont 15 consécutifs. La Seine fut prise le 31 décembre 1820 et la débâcle cut lieu sans accident le 7 janvier suivant. Le Rhin fut gelé également, et le 3 janvier, à Dusseldorf, des voitures de poste le traversèrent sur la glace. Les minima de température de cet hiver se produisirent du 31 décembre au 3 janvier. En voici quelques-uns  : Malines, en janvier, La Chapelle (près Dieppe), le 1er janvier, Paris, le 31 décembre, Maestricht, le 1erjanvier, Mons, le 1er et le 2 janvier, Orange, le 2,
1822-1823. Cet hiver fut rigoureux en France et en Belgique. On compta à Paris jours de gelée dont consécutifs. Le froid commença le 8 décembre 1822 et continua, sauf une Interruption de deux jours (les 11 et 12), jusqu’au 2 janvier, pour reprendre ensuite du 9 au 25. La Seine fut prise deux fois, du 30 décembre au 8 janvier, époque de la première débâcle, et du 15 au 29, époque de la seconde. En Allemagne, le Necker fut gelé également deux fois et traversé en voiture ; il en fut de même du Rhin, qu’on ne se souvenait pas d’avoir vu congelé par une température aussi modérée ( à