Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/163

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ou un plus grand nombre de ces corps superposés doivent produire toutes les nuances d’obscurité que les taches solaires ont offertes aux observateurs. (Tram, philos., t. xxvii.)

Crabtree, qui a combattu cette ridicule opinion dans une lettre adressée à Gascoigne lui-même, fait remarquer que, suivant cette hypothèse, les taches changeraient continuellement de forme, comme change une volée d’oiseaux, et qu’elles auraient les vitesses les plus inégales.

Derham imaginait que les taches solaires sont toujours les effets de quelques éruptions volcaniques. Les fumées, les scories projetées constituaient, suivant lui, la tache noire. L’apparition plus tardive des flammes et des laves incandescentes donnait naissance aux facules.

Quant à l’explication des facules, le système est renversé d’un seul mot : les facules se montrent souvent avant les taches noires.

Francis Wollaston doit être classé aussi parmi ceux qui ont regardé les taches comme des cratères de volcans. Cet astronome ajoutait seulement au système de ses prédécesseurs cette condition, suivant lui indispensable, que les cratères se trouvaient élevés, qu’ils étaient situés sur des sommités de montagnes.

Maupertuis croyait-il vraiment donner une théorie des taches solaires, en disant : « Ce sont des corps qui nagent dans un fluide (incandescent), qui en paraissent comme les écumes, ou qui s’y consument. » D’où viennent ces corps ? pourquoi sont-ils entourés de pénombres ? pourquoi existe-t-il des rapports de position entre eux et les facules ? etc. : de tout cela pas un seul mot.