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CHAPITRE XIX

a quels anciens observateurs faut-il remonter pour retrouver les premiers germes de la théorie presque généralement admise aujourd’hui sur la constitution physique du soleil ?


Les anciens ne nous ont rien laissé de plausible, ni même de raisonnable, sur la constitution physique du Soleil. Toutes leurs disputes paraissent avoir roulé sur cette question : le Soleil est-il un feu pur, ou un feu grossier ? un feu qui se maintienne de lui-même, ou un feu ayant besoin d’aliment ? un feu éternel ou un feu susceptible de s’éteindre ?

S’il fallait s’en rapporter aveuglément à Plutarque, Anaximandre, né à Milet 610 ans avant J.-C., disciple de Thalès et un des chefs de la secte ionienne, aurait soutenu que le Soleil est un chariot rempli d’un feu très-vif qui s’échappe par une ouverture circulaire.

Diogène Laërce se contente d’attribuer à Anaximandre l’opinion que le Soleil est un feu pur.

Anaxagore, né 500 ans avant J.-C, regardait le Soleil, dit Plutarque, comme une pierre enflammée ; comme un fer chaud, selon Diogène Laërce.

Cette assimilation du feu solaire aux feux terrestres était, dans les temps reculés, une idée extraordinaire. Xénophon, en effet, crut pouvoir la tourner en dérision.

Zénon, le fondateur de la secte stoïque, composait le Soleil d’un feu pur plus grand que la Terre.

On prête à Épicure, au philosophe qui rendit si célèbre le système des atomes, l’opinion que le Soleil s’allumait