Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/178

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les humeurs de l’œil ou à travers les verres de la lunette, ne saurait les séparer. Aussi une tache, fût-elle complétement obscure, ne semblera pas telle ; son image sombre se trouvera recouverte, se trouvera éclaircie par l’image de la portion correspondante et très-brillante de l’atmosphère interposée. Supposons une tache ronde et d’une minute de diamètre ; elle sera au moins aussi lumineuse que le paraîtrait une ouverture d’une minute faite dans un diaphragme noir, situé au delà des limites de notre atmosphère, et qui se projetterait sur les régions très-voisines du Soleil.

En résumé, tous les noyaux des taches, quelque noirs qu’ils paraissent sur le Soleil, éblouiraient par leur très-vive lumière ceux qui les verraient séparément. J’ai réussi, j’espère, à rendre cela évident sans avoir eu besoin d’invoquer aucune expérience, aucune observation. Il n’en sera plus ainsi quand on voudra décider si le noyau n’est pour rien dans la lumière qui semble en provenir, si la lumière atmosphérique suffit à tout ; alors des expériences minutieuses, très-délicates, seront indispensables.

Un littérateur de mes amis, à qui je lisais cette discussion pour avoir son avis, ayant éprouvé quelque difficulté à bien saisir l’ensemble des considérations sur lesquelles je me suis appuyé, j’ai cherché s’il ne serait pas possible d’arriver au même but par une voie plus simple, ou du moins plus à la portée des personnes étrangères aux études scientifiques. Voici comment il me semble qu’on pourrait raisonner :

Tout le monde sait que le champ d’une lunette tournée vers le ciel paraît complétement et uniformément