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ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE IX

théorie des épicycles


Les anciens avaient essayé de rattacher les stations et les rétrogradations des planètes à leurs idées astronomiques. Ne point rendre compte de ce phénomène capital, c’eût été avouer qu’on ne savait rien de positif sur le système du monde. Aussi les explications abondèrent ; mais, grand Dieu ! quelles explications. Nous allons donner en peu de mots une idée de la théorie célèbre des épicycles (cercles se mouvant sur des cercles).

Les anciens croyaient que tous les mouvements planétaires doivent s’exécuter uniformément dans des cercles, parce que, disaient-ils, le mouvement uniforme est le plus régulier, et parce que le cercle est la plus parfaite, la plus noble des courbes. Mais comment concilier cette idée et celle de l’immobilité de la Terre avec les stations des planètes et leurs mouvements successivement directs et rétrogrades ?

Il paraît, si nous nous en rapportons à Ptolémée, qu’Apollonius, de Perge, qui florissait deux cents et quelques années avant notre ère, est le premier auteur de la théorie à l’aide de laquelle ce difficile problème fut résolu, et qui constitue le système des épicycles.

Supposons que la Terre (fig. 179) occupe le centre d’une circonférence de cercle, laquelle sera l’orbite principale, nommée par les anciens le déférent, d’une planète quelconque. Autour d’un point C de cette orbite comme centre, décrivons une seconde circonférence de cercle,