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LIVRE XVI. — MOUVEMENTS DES PLANÈTES.

de l’observateur, qui alors tournerait sur lui-même, et serait le centre de révolution du plateau. Eh bien, dans ces deux cas, une ligne quelconque menée par deux points opposés du corps supporte par la pointe aiguë restera parallèle à elle-même, ou sera dirigée vers les mêmes régions de l’espace au lieu de pointer, comme le croyait Copernic, au centre de l’appartement où l’expérience s’est faite, ou au corps de l’observateur tournant sur lui-même.

La nécessité de faire supporter le corps par une pointe très-aiguë est évidente d’elle-même ; c’est alors seulement que les points matériels du corps soutenu étant presque en contact avec le prolongement de l’axe de la pointe, ne peuvent pas recevoir du mouvement de circulation attribué au corps, l’impulsion qui leur communiquerait un mouvement de rotation autour de cet axe délié, mouvement qui ne manquerait pas de se transmettre aux autres points matériels du corps suspendu.

Il résulte de ces expériences bien comprises que le parallélisme de l’axe de la Terre pendant le mouvement de circulation de notre globe autour du Soleil, loin d’exiger l’action d’une force qui le rétablisse sans cesse, est un phénomène conforme aux lois de la mécanique, et que le troisième mouvement indiqué par Copernic, difficulté sérieuse contre son explication des mouvements planétaires, n’est nullement nécessaire.

L’ouvrage de Copernic sur les Révolutions célestes fut condamné par la congrégation de l’Index. Dominé par des scrupules religieux résultant de fausses interprétations de la Bible, ou par le désir d’attacher son nom à