Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/315

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De 1607 à 1682, il y a 75 ans. Ainsi, en remontant, à partir de 1607, de 74, de 75 ou de 76 ans (je dis l’un ou l’autre de ces nombres, car les perturbations peuvent tout aussi bien altérer la durée de la révolution d’un astre que la position de son orbite), on devait trouver, si la conjecture de Halley était réelle, une comète semblable à celle de 1607.

Eh bien, en 1531, c’est-à-dire 76 ans avant 1607, Apian aperçut, à Ingolstadt, une comète dont il suivit attentivement la marche à travers les constellations. Les observations d’Apian, calculées par Halley, donnèrent les éléments suivants :

Inclinaison. Longitude
du nœud.
Longitude
du périhélie.
Distance
périhélie.
Sens du
mouvement.
17° 56’ 49° 25’ 301° 39’ 0,57 rétrograde.

Ces éléments, comme on voit, sont très-peu différents de ceux de 1607 et de 1682.

L’identité de ces trois astres paraissait, dès lors, évidente. Aussi Halley se hasarda-t-il à prédire qu’une comète se montrerait de nouveau vers la fin de 1758 ou au commencement de 1759, et cela avec des éléments paraboliques peu différents de ceux que je viens de rapporter.

Cette prédiction, en se vérifiant, devait amener une ère nouvelle dans l’astronomie cométaire. Afin de convaincre les plus incrédules, on pensa qu’il serait utile de faire disparaître, quant à la date du retour, le vague dans lequel Halley s’était légitimement renfermé, car, de son temps, il eût été impossible de déterminer avec exactitude la valeur des perturbations. C’est ce problème,