Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dion Cassius dit qu’en l’an 52 avant Jésus-Christ, une torche ardente passa du midi à l’orient.

Les expressions son éclat était supérieur à celui du Soleil, torche ardente, ne prêtent à aucune équivoque, mais on peut remarquer que ces appréciations ont été faites sous l’influence des opinions qu’on avait conçues sur les malheurs que les comètes présageaient ; dès lors il est naturel de supposer qu’elles sont empreintes d’exagération. Ce que rapporte Diodore de Sicile (qui vivait 45 ans avant Jésus-Christ) me paraît mériter plus de confiance, car il cite une expérience qui caractérise nettement la lumière de la comète à laquelle il fait allusion. Suivant cet auteur, « cette comète était douée d’une si grande clarté qu’elle produisait des ombres à peu près semblables à celles que forme la Lune. » Ceci implique qu’elle était au moins deux ou trois fois plus brillante que Vénus dans son maximum d’éclat.

L’année 43 avant notre ère nous offre un astre chevelu qui se voyait de jour à l’œil nu. C’était la comète que les Romains regardèrent comme une métamorphose de l’âme de César, tombé peu de temps auparavant sous les poignards de Brutus, de Cassius, etc.

On vit en l’an 400 de notre ère la comète la plus terrible dont on ait jamais fait mention jusque-là, disent les historiens Socrate et Sozomène. Elle brillait, ajoutent-ils, au-dessus de Constantinople. Quoique placée au haut du ciel, elle atteignait la Terre. Sa forme était celle d’une épée. D’après ce récit, il est évident que la comète de 400 avait une longue queue. Quant au mot terrible, on rabattra sans doute beaucoup de son importance, si