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CHAPITRE XXV

aspect et nature physique des queues des comètes


Les longues traînées lumineuses qui accompagnent les comètes ont été appelées, comme on l’a vu plus haut (chap. ii, p. 263), du nom de queues. Les Chinois, faisant allusion à la forme qu’elles affectent ordinairement, les nommaient, au dire de M. Édouard Biot, des balais. Suivant le même sinologue, les astronomes du Céleste-Empire avaient observé, dès l’année 837, que la queue est opposée au Soleil. Cette découverte ne remonte chez les astronomes modernes qu’à l’année 1531, et fut faite par Apian. Empressons-nous de le dire, elle a été prise trop à la lettre ; la ligne qui joint la comète au Soleil ne se confond presque jamais exactement avec l’axe de la queue. Quelquefois le défaut de coïncidence est considérable : on peut même citer des cas dans lesquels ces deux lignes formaient entre elles un angle droit. En général, on a trouvé que la queue incline vers la région que la comète vient de quitter, comme si, dans son mouvement à travers un milieu gazeux, la matière dont elle est formée éprouvait plus de résistance que celle du noyau. Si l’on remarque que la déviation est d’autant plus grande qu’on considère des points plus éloignés de la tête, n’arrivera-t-on pas même à croire qu’il y a dans ce que je viens de dire d’une résistance plus qu’une simple comparaison ? Ces différences de déviation en divers points sont telles quelquefois que la queue totale en acquiert une courbure très-sensible. La queue de la