Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/458

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conisées dans l’antiquité, suivant lesquelles les comètes n’auraient rien de réel et seraient, comme l’arc-en-ciel, comme les parhélies, des effets de la réflexion de la lumière solaire sur les cieux de cristal. De telles idées ne peuvent être soutenues par des arguments de quelque valeur.

Lorsqu’un faisceau de lumière est réfracté par une lentille de verre ou une boule remplie d’eau, les rayons, après s’être réunis au foyer, continuent leur route et forment un faisceau divergent, qui est rendu visible dans l’obscurité par la réflexion que les rayons éprouvent sur les molécules de poussière qui voltigent dans l’air, et peut-être un peu par la réflexion sur les molécules de l’air elles-mêmes.

Cardan voyait dans cette expérience une démonstration naturelle du mode d’action par lequel les queues des comètes sont engendrées ; il lui suffisait d’assimiler ces astres à des corps sphériques que la lumière du Soleil traverserait en s’y réfractant ; les rayons réfractés devenaient visibles dans cette hypothèse en se réfléchissant sur les molécules de l’éther.

Cette explication de la queue des comètes fut adoptée par Tycho Brahé, et pendant quelque temps par son disciple Kepler. On trouve dans un ouvrage intitulé il Trutinatore, que Galilée lui donna son approbation.

Kepler, qui était primitivement un partisan enthousiaste de l’explication donnée par Cardan, l’abandonna lorsqu’il eut vu l’impossibilité de rendre compte suivant cette théorie de la courbure qu’affectent si souvent les queues de certaines comètes et de leur déviation presque