Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/461

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entre la théorie et l’expérience, il serait superflu d’insister sur des difficultés de détail ; nous dirons cependant que l’hypothèse newtonienne ne rend pas plus compte que celle de Kepler des queues multiples que diverses comètes ont présentées, et des courbures en sens contraire que les bords latéraux ont quelquefois offertes.

M. Biot a donné son assentiment à la théorie de Newton quant à l’élévation d’une certaine portion de la matière du noyau par suite de l’action de la chaleur solaire. « Certaines comètes, dit-il, sont en quelque sorte incendiées à leur périhélie, et les vapeurs qui s’en élèvent, ne participant plus au mouvement de la comète, doivent tracer derrière une sorte de queue. » Il serait peut-être difficile d’expliquer, malgré toute l’autorité qui s’attache à une opinion de M. Biot, comment des molécules s’élevant du corps d’une comète perdraient subitement le mouvement de translation dont elles étaient douées lorsqu’elles faisaient corps avec l’astre. Au reste, cette supposition inadmissible laisse subsister dans son entier le désaccord que nous avons signalé entre la théorie et l’observation.

Serait-il maintenant nécessaire d’entrer dans un examen détaillé de la théorie jadis imaginée par Grégory et adoptée depuis par Pingré, Laplace et Delambre, et dans laquelle on fait agir les rayons solaires par impulsion sur la vapeur légère détachée du corps de la comète par la chaleur solaire ? Toutes les difficultés que nous avons faites contre la théorie de Kepler s’appliquent évidemment à cette nouvelle hypothèse. Qu’importe, en effet, que la matière de la queue soit celle qui composait pri-