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parce que, dans l’acte de la dilatation singulière qu’elles éprouvent en s’éloignant du Soleil, et dont M. Valz a donné la loi, il est probable que toutes les parties, du centre à la circonférence, subiront alors des changements analogues. Sans cette condition, la dilatation naturelle de la nébulosité ne pourrait pas être assimilée à celle que nous obtenions artificiellement dans l’épreuve préalable des oculaires. On sentira l’importance de cette remarque, si je fais observer que, dans la comète de 1770 (comète de Lexell, no 85 du catalogue), le noyau et la nébulosité proprement dite, étaient loin d’éprouver des changements proportionnels.

Voici, en preuve de mon assertion, les mesures que Messier a données pour le noyau et la nébulosité de la comète de 1770 :

Dates. Noyau. Nébulosité.
Le 17 juin
1770 
1′ 22″ 5′ 23″
22   — 0 33  18   0 
23   — 1 15  27   0 
29   — 1 22  54   0 
2 juillet   — 1 26  123   0 
3 août   — 0 54  15   0 
12   — 0 43  3 36 

La méthode que je viens d’exposer si longuement n’est susceptible, je crois, que d’un seul genre de difficulté. On pourrait imaginer que la matière cométaire n’est pas lumineuse par elle-même, mais qu’elle le devient sous l’action des rayons solaires.

Cette hypothèse, au fond, ne serait guère que la reproduction du système qu’Euler a développé dans ses Lettres à une princesse d’Allemagne, et suivant lequel la lumière