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quelque attaché à la vie qu’il puisse être, se rira d’un si faible danger ; en bien, le jour qu’on annonce une comète, avant qu’elle ait été observée, avant qu’on ait pu déterminer sa marche, elle est, pour chaque habitant de notre globe, la boule blanche de l’urne dont je viens de parler.

Les calculs que nous avons faits pour les chances d’une collision d’une comète avec la Terre, seraient absolument les mêmes en ce qui concerne les autres planètes. La solution du problème est identiquement la même. Il n’est pas impossible qu’une comète vienne rencontrer Mercure, Vénus, Jupiter ou tout autre astre appartenant au système solaire.


CHAPITRE XXXIII

trouve-t-on, dans l’ensemble des phénomènes astronomiques, quelque raison de supposer que des comètes soient jamais tombées dans le soleil ?


Au moment de son passage au périhélie, la comète de 1680 (n° 49 du catalogue) n’était éloignée de la surface du Soleil que de 53 mille lieues ou d’une quantité égale à la sixième partie environ du diamètre de cet astre[1]. Dans

  1. Au moment du passage au périhélie de la comète de 1680, le Soleil devait s’y montrer sous un angle de 73 degrés, trois et demi de ces diamètres auraient donc suffi pour remplir l’espace compris entre un point de l’horizon et le point opposé. Si, comme on l’a supposé (chap. xvii, p. 348), cette comète a une révolution périodique de 575 ans, elle ne doit voir le Soleil, de son aphélie, que sous un angle de 14 secondes : or, 14 secondes ne forment pas même la valeur du rayon de la planète Mars quand, parvenue à son opposition, elle passe au méridien à minuit.