Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/506

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

en général et dans l’atmosphère de la Terre en particulier, s’y condenser et donner naissance à toutes sortes de réactions chimiques, à mille combinaisons nouvelles.

Peu de mots suffiront pour prouver, je ne dis pas seulement que la matière cométaire diffuse peut en effet tomber dans notre atmosphère, mais encore que ce phénomène est de nature à se reproduire assez fréquemment.

Les comètes paraissent être, en général, de simples amas de vapeurs. Or, puisque c’est un principe avéré que l’attraction est proportionnelle aux masses, chaque molécule de la queue d’une comète doit être très-faiblement attirée par le corps de l’astre.

L’attraction diminue quand la distance s’accroît, non pas dans le rapport de la simple distance, mais proportionnellement à son carré. Ainsi, aux distances 2, 3, 4…, 10, l’attraction exercée par un corps déterminé est 4, 9, 16…, 100 fois plus petite qu’à la distance 1.

Ainsi une comète, par l’effet de son manque de masse, n’exerce, même de près, qu’une attraction très-faible. Quand la distance de la particule attirée à la tête de la comète est un peu grande, il ne doit donc plus rester qu’une action à peine sensible. Or, n’a-t-on pas vu des comètes accompagnées de très-longues queues ? Dans la comète de 1680 (n°49 du catalogue), les dernières molécules visibles n’étaient-elles pas, en ligne droite, à près de 41 millions de lieues du noyau (chap. xiv, p. 326) ?

On comprendra maintenant qu’une planète, que la Terre, par exemple, dont la masse est le plus souvent si supérieure à celle des comètes, doit pouvoir attirer à elle, aspirer pour ainsi dire et s’approprier entièrement les