Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/519

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des régions extrêmement élevées. Il y aurait, cependant, une forte réduction à faire subir aux résultats qu’on déduirait des calculs ordinaires sur les crépuscules : ces calculs, en effet, sont fondés sur l’hypothèse d’une réflexion simple, tandis qu’on peut prouver, par des expériences récentes, dont il me serait impossible de donner ici une idée exacte, que les réflexions multiples jouent le plus grand rôle dans tous les phénomènes d’illumination atmosphérique.

Quand on a consenti à placer les brouillards assez haut pour expliquer ainsi l’existence des vives clartés nocturnes qui ont été observées à Berlin, en Italie, etc., la coloration de toute cette lumière en rouge, quelque intense qu’on la suppose, n’a plus rien qui puisse embarrasser un physicien, et je ne m’y arrêterai pas.

Aucune circonstance, dans tout ce qui précède, ne nous amène à supposer que le brouillard de 1831 ait été déposé dans notre atmosphère par la queue d’une comète. Cette fois, d’ailleurs, le phénomène n’ayant pas été général en Europe, ou du moins ne s’étant présenté dans certains lieux que très-légèrement et pendant peu de jours, on ne saurait expliquer de quelle manière le corps de l’astre se serait dérobé à tous les regards. Il suffirait évidemment de cette circonstance pour réduire l’hypothèse au néant.

Je sais très-bien que lorsqu’on veut renverser sans retour une théorie scientifique, il ne suffit pas de la combattre par de puissantes objections ; je sais qu’il faut montrer, de plus, qu’on pourrait lui opposer une théorie, différente. Il me reste donc à faire encore un pas pour