Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/527

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tilles, ne produirait certainement aucun effet sensible, même sur un thermomètre à air. La température de notre globe se trouverait ainsi dépendre uniquement de la chaleur, non encore dissipée, dont il se serait imbibé près du périhélie, et de la chaleur propre à la région de l’espace que l’aphélie occupe,

Fourier a établi, par des considérations ingénieuses, que la température générale de l’espace n’est pas aussi faible qu’on l’avait imaginé. Il la croit peu inférieure à celle des pôles terrestres ; il la fixe à 50° au-dessous de zéro du thermomètre centigrade. Ce degré de froid, on le ressentirait si le Soleil venait subitement à s’éteindre, tout aussi bien dans la région où Mercure, Vénus, la Terre exécutent leurs mouvements, que dans celle que sillonne Uranus, que dans des régions 100 fois, 1 000 fois plus éloignées encore. En entraînant la Terre jusqu’à son aphélie, la comète de 1680 l’exposerait donc, ni plus ni moins, comme elle l’est aujourd’hui sur tous les points de sa course annuelle, à un froid de 50°. Nous venons de trouver qu’à cet aphélie, le Soleil ne produit aucun effet calorique sensible. Ainsi, pour atténuer le froid de 50°, on ne devrait compter que sur la chaleur propre du globe et sur la partie de sa température qui, acquise au périhélie, n’aurait pas eu encore le temps de se perdre.

Newton portait à 50 000 ans le temps qui serait nécessaire pour que la chaleur 2 000 fois supérieure à celle du fer rouge acquise par la comète à son périhélie, fut entièrement dissipée. J’ai déjà indiqué les motifs qui ne permettent pas d’adopter cette évaluation de 2 000 fois la chaleur d’un fer rouge. Celle de 50 000 ans ne prêterait