Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/549

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teur décrivant la tache que formait Mercure sur l’image amplifiée du Soleil à la surface d’un écran, rapporte que cette tache était toute ronde et non pas ovale ?

Messier, Méchain et Schrœter disent avoir aperçu, autour du disque noir de Mercure, passant sur le Soleil, un anneau très-mince et faiblement lumineux, ce qu’ils ont attribué à l’affaiblissement que la lumière solaire éprouvait en traversant une épaisse atmosphère dont la planète serait entourée ; mais je dois ajouter que ces observations ont été contredites.

Herschel notamment prétend avoir constaté que le contour de Mercure reste parfaitement terminé pendant toute la durée du passage. Or, on sait que la lumière s’affaiblit et se colore inévitablement en traversant une atmosphère. Si donc l’attention la plus soutenue ne fait apercevoir autour de la tache aucun anneau qui soit différent, par l’intensité ou par la teinte, du disque solaire, il est difficile d’admettre l’existence d’une atmosphère autour de la planète. Il est bon de remarquer, au surplus, que ces considérations n’ont rien d’absolu et qu’on peut échapper aux conséquences qui semblent découler des observations que fit Herschel pendant le passage de 1802, en atténuant suffisamment par la pensée la densité, la réfrangibilité ou la hauteur de l’atmosphère de la planète.

Si Mercure était entouré d’une atmosphère, les rayons lumineux éprouveraient une déviation en la traversant ; cette déviation semblerait devoir se manifester par une déformation du limbe du Soleil, au moment où le prolongement de la ligne menée réellement de l’œil de l’observateur au bord de la petite planète, serait à peu près