Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/552

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des cornes, la méridionale, s’émousse sensiblement, qu’elle présente une véritable troncature (fig. 221). Pour rendre compte de ce fait, on a admis que, près de cette corne méridionale, il existe une montagne très-élevée qui arrête la lumière du Soleil et l’empêche d’aller jusqu’au point que la corne aiguë aurait occupé sans cela.

Fig. 221. — Troncature de la corne méridionale de Mercure.

La réapparition régulière de ce phénomène de troncature pourra donc être regardée comme l’indice du retour de la montagne au bord du disque apparent.

La comparaison des moments où la troncature se manifeste, a conduit à la conséquence que Mercure tourne sur lui-même en 24h 5m de temps moyen.

L’étendue de cette troncature peut servir à calculer la hauteur de la montagne qui la produit. Cette hauteur a été trouvée égale à environ 5 lieues de 4 kilomètres ; elle est la 125e partie à peu près du rayon de la planète, c’est-à-dire extrêmement grande si on la compare aux hauteurs des montagnes qui existent à la surface de la Terre.

Les observations des cornes à l’aide desquelles on a déterminé le mouvement de rotation de Mercure sur lui-même, et évalué la hauteur de la montagne produisant la troncature de la corne méridionale, remontent à 1800 et 1801, et sont dues à Schrœter de Lilienthal.

D’autres observations, quoique peu propres à déterminer le temps de la rotation de la planète, les observations