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viron, et que par conséquent elle revient en conjonction inférieure tous les 584 jours. Mais pendant ce temps, la Terre a fait une révolution entière autour du Soleil, et elle a parcouru en outre 216° environ. Mais 5 fois 216° font 1 080° ou 3 circonférences de 360°. Donc au bout de 5 conjonctions ou de 5 fois 584 jours, ce qui équivaut à 2 920 jours ou 8 ans, les conjonctions se reproduisent à peu près au même jour et au même endroit du ciel.

Si le plan dans lequel l’orbite de Vénus est contenu coïncidait avec le plan de l’écliptique, dans chacun des passages de la digression orientale à la digression occidentale, on verrait toujours la planète se projeter sur le Soleil.

Mais nous avons vu que le plan de l’orbite de Vénus fait avec le plan de l’écliptique un angle de 3° 24′ environ, et il est évident que la projection de la planète sur le disque solaire ne peut avoir lieu qu’au tant que sa latitude pendant les conjonctions inférieures est plus petite que le demi-diamètre du Soleil. On conçoit donc qu’il n’y a que certaines conjonctions qui puissent produire des passages de Vénus. Une fois qu’il y en a eu un, on peut en attendre un autre 8 ans après, selon les calculs que nous venons d’indiquer. Cependant les latitudes de Vénus et du Soleil n’étant pas rigoureusement identiques au bout de 8 ans, mais présentant une différence de 20 à 24′, il y a une différence de 40 à 48′ en 16 ans, ce qui surpasse le demi-diamètre du Soleil. On ne peut donc jamais avoir trois passages successifs en 16 ans.

Ces passages, dont les astronomes ont tiré le plus grand parti, comme nous l’expliquerons ailleurs, après