Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/565

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Pour se donner le temps de vérifier, de suivre cette découverte, sans courir la chance de se la voir enlever, l’illustre observateur la cacha sous cette anagramme :

Hæsec immatura à me jam frustra leguntur, o. y.

Ces choses, non mûries, et cachées encore pour les autres, sont lues par moi.

En plaçant les 34 lettres précédentes dans un autre ordre, Galilée en tira ces mots très-catégoriques :

Cynthiæ figuras emulatur mater amorum.
La mère des Amours suit les phases de Diane.

Les deux lignes contiennent l’une et l’autre : cinq A, un C, deux E, un F, un G, un H, un I, un J, un L, quatre M, un N, un O, quatre R, un S, trois T, quatre V, un Y, un Æ.

On trouve dans la collection de Venturi, une lettre du père Castelli au célèbre philosophe de Florence, datée de Brescia, le 5 novembre 1610, et dans laquelle ce savant demande à Galilée si Vénus et Mars ne présenteraient pas de phases. Galilée répondait « qu’il y avait beaucoup de recherches à faire, mais que vu le très mauvais état de sa santé, il se trouvait beaucoup mieux dans son lit qu’au serein. » (Venturi, t. i, p. 142.)

Le 30 décembre 1610, Galilée annonçait à Castelli qu’il avait reconnu les phases de Vénus.

Nous avons déjà dit que la découverte des phases de Vénus qui présentent, dans leur ensemble général, exactement les mêmes circonstances que Mercure et la Lune, a renversé l’objection qu’on avait élevée contre le système de Copernic.