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franchement, et avec toute raison, de véritable découverte.

L’affaiblissement de la lumière, depuis le bord extérieur et circulaire du croissant de Yénus jusqu’au bord elliptique intérieur, est un phénomène que tous les observateurs ont dû remarquer. A cet égard Schrœter et Herschel sont parfaitement d’accord. Seulement, l’astronome de Lilienthal, comme nous l’avons déjà dit, admet que l’affaiblissement entre les deux bords est graduelle, tandis que le second voit, au contraire, un changement brusque à partir de points très-voisins du contour circulaire.

On pourrait admettre que le décroissement de lumière observé entre le contour extérieur du croissant de Vénus, et le contour elliptique intérieur est un effet de pénombre, et l’attribuer au diamètre angulaire assez considérable que sous-tend le Soleil vu de la planète. La géométrie répond catégoriquement à cette supposition.

Le diamètre du Soleil, vu de Vénus, étant en moyenne de 44 minutes, nul doute que vers la ligne de séparation d’ombre et de lumière il n’y ait des parties matérielles de la planète éclairées seulement par une portion presque insensible de cet astre, tandis que d’autres parties, au contraire, reçoivent à la fois des rayons qui émanent de tous les points de son disque.

Mais tout compte fait, sur le globe de Vénus, lorsqu’il sous-tend un angle de 60 secondes, les premiers de ces points, ceux qui sont à peine éclairés, ne doivent paraître distants des parties où la lumière du Soleil arrive tout entière que d’un tiers de seconde environ. L’amplitude angulaire dans laquelle s’opère le décroissement d’inten-