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vent s’apercevoir d’un même coup d’œil, et dont la distance est réglée par celle qui sépare les centres des deux objectifs. Cette distance étant variable à volonté, peut servir d’échelle de mesure, et la détermination de la valeur d’un angle perpendiculaire, parallèle ou oblique au mouvement diurne, se réduit à l’observation de la tangence des images que chaque objectif produit. Le propre de cet instrument est de ne pas exiger que la totalité des images à mesurer soit visible, de ne point limiter par conséquent les grossissements, et de permettre à l’observateur de transporter les deux segments tangents, à l’aide de manivelles, dans la partie du champ de la lunette où les objets se peignent avec le plus de netteté. Ce micromètre de Bouguer, auquel il donna le nom d’héliomètre[1], date de l’année 1748, et est antérieur de dix ans à la découverte des lunettes achromatiques (liv. iii, chap. xi, t. i, p. 111). Si à cette époque il était déjà permis de regarder comme un défaut capital de l’héliomètre d’exiger dans sa composition l’emploi de deux lentilles simples de même foyer, ce défaut ne dût-il pas sembler plus grand lorsque les astronomes eurent senti la nécessité d’employer exclusivement dans leurs observations des objectifs composés. Mais ces difficultés disparaissent entièrement à l’aide d’un changement proposé par Dollond, et qui consiste à substituer les deux moitiés d’un même objectif aux objectifs entiers dont se servait Bouguer.

Les deux parties d’une même lentille agissent pour

  1. De ἣλιος, soleil, et μἐτρον, mesure.