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de parler du micromètre à projection dont la première idée a été puisée, ce me semble, dans le procédé dont Hooke et Hauksbée se servaient pour mesurer le grossissement des télescopes. Dans ce micromètre, ou plutôt dans cette méthode dont Herschel a fait de nombreuses applications, surtout pour la mesure des angles très-petits, on découpe dans un diaphragme une ouverture circulaire derrière laquelle on place un petit miroir réfléchissant. L’image lumineuse qui se forme ainsi, sous-tend des angles progressivement croissants à mesure que le diaphragme se rapproche de l’observateur, et diminue de même lorsque le diaphragme s’éloigne ; une ou deux manivelles permettent de faire varier les distances et par conséquent les angles par degrés insensibles. Cela posé, tandis qu’on observe, avec l’un des deux yeux, la peinture amplifiée par le télescope de l’astre qu’on veut mesurer, on éloigne ou l’on rapproche le signal qu’on lui compare jusqu’au moment où son image, vue avec l’autre œil et sans le secours d’aucun verre grossissant, semble avoir la même étendue ; l’angle de cette dernière image est égal au quotient de ses dimensions réelles, divisées par sa distance à l’œil de l’observateur ; l’angle de l’image télescopique est agrandi, dans le rapport de l’unité au nombre qui exprime le grossissement du télescope : de là résulte que l’angle cherché ou celui sous lequel cette dernière image se présente à l’œil nu est égal à l’angle déjà connu de la mire lumineuse divisé par le grossissement qu’on a employé.

On ne peut refuser à cette méthode d’être très-ingénieuse ; mais sans entrer dans une discussion approfon-