Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/96

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Peu de temps après la découverte des taches, les partisans des théories d’Aristote crurent pouvoir concilier ces théories avec les faits à l’aide de la supposition précédente. Il est clair, en effet, que dès le moment où ces corps opaques, en vertu de leurs mouvements, se projetteraient hors du disque du Soleil, ils deviendraient invisibles dans l’océan de lumière réfléchie par les couches atmosphériques terrestres dont l’astre radieux est entouré.

Heureusement, indépendamment des taches noires dont nous venons de parler, on aperçoit quelquefois sur le disque solaire des taches d’une nature tout opposée, qu’on a appelées des facules[1], et dont la lumière est supérieure à celle de la généralité de la surface de l’astre. On ne pourrait donc pas dire de ces taches que lorsqu’elles se projetteraient au delà des limites du disque, elles deviendraient invisibles. Or, ces facules présentent exactement les mêmes phénomènes que les taches noires quant aux inégalités de vitesse qu’elles éprouvent en traversant le disque solaire d’un bord à l’autre. Ainsi il demeure établi irrévocablement que le Soleil est doué d’un mouvement de rotation sur son centre. Ce mouvement, dirigé de l’orient à l’occident, n’est que la continuation du mouvement qui, sur l’hémisphère invisible, est dirigé de l’occident à l’orient.

Le temps qui s’écoule entre deux apparitions consécutives d’une tache au bord oriental du Soleil, ou entre deux disparitions successives d’une tache au bord occidental, ou encore, si l’on veut, l’intervalle de temps qui s’écoule

  1. Le mot latin facula signifie flambeau.