Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/13

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La portion matérielle d’un navire qui a disparu pour une distance donnée, mesure en quelque sorte la courbure de l’Océan dans la direction suivant laquelle l’observation a été faite. Or, quelle que soit cette direction par rapport à la ligne nord-sud, la distance du navire à l’observateur étant la même, la portion du vaisseau qui disparaîtra sera toujours égale. De là on a le droit de conclure que la courbure de l’Océan est la même dans toutes les directions, propriété qui n’appartient qu’à la sphère.

À ces procédés imparfaits, substituons des moyens d’observations exacts, mais qui, il est vrai, ne pourront être mis en pratique que sur la terre ferme. Il est d’ailleurs facile de concevoir que tout en opérant sur les continents, on doit déterminer à fort peu près la forme de la portion liquide de notre globe.

En effet, les continents sont traversés dans leur plus grande étendue par des fleuves qui se dirigent vers la mer et dont le cours peu rapide indique suffisamment que la surface de leurs eaux est peu élevée au-dessus de la position qu’occuperait la surface océanique si, par la pensée, on la continuait jusque dans l’intérieur des terres.

Les rivages des fleuves sont à leur tour généralement presque au niveau de leurs eaux, en sorte que, par un premier aperçu, on conçoit qu’en opérant sur la Terre on doive trouver les mêmes résultats que s’il était possible d’effectuer des opérations exactes sur l’Océan lui-même.

Nous saurons d’ailleurs à quelles erreurs on peut être exposé à cet égard en comparant les opérations faites