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et de Valère Maxime qui en sont dérivés. Timagène, contemporain d’Auguste, est le premier qui, à propos de l’immortalité de l’âme, rapproche du nom de Pythagore celui des druides ; et l’écho que ce rapprochement a trouvé chez Origène, au troisième siècle de notre ère, ne prouve que la persistance avec laquelle peuvent se maintenir les idées, fausses ou vraies, quand elles ont été une fois admises par un écrivain de quelque autorité.

Pythagore n’est pas le seul philosophe grec dont le témoignage ait été allégué pour faire attribuer aux druides une haute antiquité. On cite aussi Aristote, postérieur d’environ deux siècles à Pythagore, mais antérieur à César de près de trois siècles. César, le plus ancien auteur où, suivant nous, se trouve le nom des druides, écrivait au premier siècle avant notre ère et Aristote au quatrième. Si Aristote a parlé des druides, il est prouvé qu’il y aurait eu des druides au quatrième siècle avant notre ère, environ trois cents ans avant César.

Or Diogène Laërce, dans la préface de ses Vies des philosophes célèbres, cite, parmi les barbares qui auraient cultivé la philosophie, ceux qu’on a appelés druides et semnothées chez les Celtes et les Galates ; et une des autorités sur lesquelles il s’appuie est celle d’Aristote. Voici comment il s’exprime : « Quelques-uns disent que c’est chez les barbares que les études philosophiques ont commencé. Les Perses ont eu leurs mages, les Babyloniens et les Assyriens leurs Chaldéens, les Celtes et les Galates