96 ncmvas vit plus sa proie, il s’en retourna. Dihon se voyant hors de dan- ger, adressa de ferventes actions de grâces à Dieu qui l’avait ainsi protégé. Il lui vint alors en idée de grimper encore plus haut, dans l‘espoir qu’il pourrait peut·ètre y rencontrer quelque chose à manger, car il était tourmenté par une faim violente. En cher- chant ainsi à grimper, il tomba sur un gros oiseau qu’on appelle bubo (tt¤'tB1p)._ Aussitôt l’animal ouvrit un large hec pour le dévorer: Dihon songea d’abord à s’enfuir, mais Dieu lui inspira; au contraire, de s‘é|ancer sur le dos du bubo et de l’enfourcher comme un cheval. L’oiseau, de son côté, commença à s'efl`rayer, et n‘osa pas faire un mouvement de toute la nuit. Mais le jeune homme était loin de se trouver en sécurité, il se,tenait cramponné de toute la force de ses mains aux plumes de sa monture, de la- quelle il ne pouvait plus se séparer; il ne lui était plus possible d`en descendre. Mais le bubo, qui ne savait qui le tenait ainsi . embrassé, était aussi tout effrayé. Lorsque, le lendemain, l'au- rore vint apporter la lumière, l‘oiseau, reconnaissant qu’1l avait affaireà un homme, sentit sa frayeur redoubler, et, prenant sa volée, tantpar peur que par colère, il ne s’arrêta point de toute ` la joumée. ll traversa les mers dans toute leur étendue et porta son cavalier jusqu’à un lieu situé aux extrémités du globe. Quand Dihon se vit ainsi suspendu dans les hautes régions de l’air, et ` qu‘il aperçut l’eau au··dessous de lui, sa frayeur ne connut plus de bornes, et il priait Dieu de toute la ferveur de son âme de lui venir en aide contre un tel danger. , Vers le soir, le bubo passa au-dessus d’une ville : notre voya- geur aérien se trouvaitassez rapproché de la terre pour entendre _ et distinguer la voix de jeunesg ens qui lisaient; il prêta l’oreille et reconnut ces paroles du chapitre 22 de l’Exode: «Lorsque tu auras acheté un esclave hébreu. » Aussitôt, se dit·il à lui-même: · Ce pays est habité par des israélites ; je me lancerai dans ce lieu, et sans doute ils auront pitié de moi. Je me vendrai comme es- clave, et par ce moyen je sauverai ma vie. Sans plus tarder, il a s’élance et vient tomber devant la porte de la synagogue de la ville. L'oiseau continua son vol sans s'arrêter. Dihon,`étourdi par sa chute, resta sur place deux heures sans pouvoir se rele- _ ' _ - Digitized ¤yG©©gI€
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