Page:Archives israelites 13.djvu/134

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ii; anantvla ment de Patmosphère où ils ont été élevés. Si nous sommes de- venus d’esc|aves, libres, de honnis et méprisés, honorés et esti- més, de relégués dans un ghetto, appelés au milieu même de la société, d‘exclus de tout droit et de toute fonction publique, mem- bres des assemblées souveraines et du gouvernement lui-même, si un demi-siècle a vu le merveilleux changement d'une race d’i- lotes naissantà la liberté et â l’espérance, et prenant si facilement avecles prérogatives de I’indépendance religieuse, les vertus qu‘elle inspire et qu‘elle seule peut nourrir, si nos propres mœurs ont subi, au contact de la société générale plus humaine et plus équi- table, une réforme si profonde, et, à beaucoup d’égards, si bien- raisante, sachons-le bien, nous en sommes redevables à ceux qui ont pris l‘initiative de ce mouvement, qui se sont constitués nos défenseurs, qui ont proclamé la nécessité de modiller une législa- tion gangrénée par l'injustice 2 voilà ceux qu'il faut bénir avant tout. Quant à ceux qui, dans cette voie utile une fois ouverte, ont marché en aveugles ou en coupables, qui sont revenus à la ty- _ rannie parle chemin de la liberté, nous avons, tout autant que ll. de Ilontalembert, le droit de les maudire, de les désavouer, sans être plus taxés d’inconséquence envers des alliés que de tra- hison envers la société, sans être plus dépourvus de clairvoyance sur l’origine des maux présents que de sympathie pour nos véri- tables libérateurs. · Encore un mot avant de llnir : ll. de Montalembert croit que, pour opérer ces indispensables réformes, Pémancipation des non- catholiqnes, par exemple, 89 était inutile et la Constituaute su- i perllue. ll nous permettra de plutôt partager Paris de son illustre _ contradicteur, qui, à travers les ambages et les ménagements né- cessaires de la pensée académique, s’est borné à condamner les excès sans proscrire les améliorations réelles, sans en condamner les promoteurs. Nous terminerons volontiers comme ll. Guisot, par ces mots signitlcatils, qui ressemblent un peu à une leçon : u J’ai quelque droit d‘af,‘irner qu'elle (l‘Académie) tient la liberté de conscience pour sacrée, et qu'elIe déplore la révocation de l’édil de Nantes. a . ls. (hum. l Digitized ny Google