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ISRAÉLITES. 153

missionnaire Gobat (p. 320) : " Ce matin, j'ai eu la visite d'une femme Falasha, qu'on regarde à Gondar comme la reine des boudas ou sorciers. Elle a toute l'activité et tout l'attachement d'une ancienne femme juive pour son peuple et pour la loi.... I l y avait plusieurs personnes à la maison ; un homme qui se croit assez savant a commencé une controverse avec elle, mais elle loi a fermé la bouche. Je n'ai pas cru devoir entrer dans la discussion de peur de m'assimiler aux erreurs des Abyssins; mais quand la juive a été dehors, j'ai fait voir au chrétien qu'il B n'avait été confondu que parce qu'il ne connaît point la parole de Dieu. La juive avait fait an discours sur Jésus-Christ, et je ne l'aurais pas rapporté s'il ne servait à faire voir ce que l'inimitié contre l'oint de l'Éternel invente dans tous les pays du monde, se modifiant selon la diversité des intelligences. Voici quel était le sens de ce discours : la vierge Marie était, dès sa tendre jeunesse, renfermée dans un appartement du temple ou de la synagogue. L'archange Michel, dans tous les temps gardien du temple, vit cette pauvre fille ainsi renfermée, et en eut pitié. Il se transforma en homme et alla habiter avec elle. Quand on s'aperçut qu'elle était enceinte, on la chassa du ' temple. Elle voulut entrer dans une grande maison, mais on la ). chassa encore avec insulte, et comme on la poussait pour l'éloigner de la maison, elle tomba, accoucha de Jésus-Christ au milieu du chemin, et mourut aussitôt après. L'enfant étant . couché tout seul, il vint un grand aigle blanc qui l'emporta. Une grande multitude de gens le voyant ainsi transporté en l'air, furent saisis de crainte et dirent que c'était un Dieu. Depuis lors on l'a appelé Christ (Messie), et on l'a adoré comme un Dieu. "

Comme les paroles avec lesquelles M. Gobat accompagne ce récit font supposer qu'il est d'origine tout à fait falashienne, c'est- à-dire juive, je dois désabuser le lecteur à cet égard, car le fond du discours fait par la femme falasha est entièrement chrétien,ses principales circonstances, étant consignées dans des livres chrétiens, écrits dans les premiers siècles de l'Église. C'est ainsi que, d'après ['Histoire de Joseph, l'époux de Marie, les parents de celle-ci l'amenèrent, dès l'âgc de trois ans, au temple de Jérusalem, où elle resta pendant l'espace de neuf ans (1).

L'Évangile de la Naissance de Maria s'exprime encore plus clairement à cet égard. Il y est dit qu'à l'âge de trois ans, la Vierge fut placée pnr ses parents dans l'enceinte du temple de

(I) Voyez Codicis Beudepigraphi Veteris Talamenti volumen alterum, Joh. Alb. Fabricii, Hamburgi, 1723, p. 315, Historia Josephi fabri lignarii, caput. 3.