Page:Archives israelites 13.djvu/24

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20 ` ncnivu _ _ tant de succès dans toutes les autre braadies, il y en eût au moins quelques-uns qui fussent capables de traduire, au bout de sept ans, un livre hébreu de la force de l‘Epit0me historien surtt Ce hénomène est encore à découvrir! A la vérité, il y en a qui, àl'éi:ole, répètent verbalement, d'après l’instituteur,la traduction des Prophéties de Jacob, du Cantigue de la mer Rouge, des Bénét ` dictions de Baalam, voir même es sublimes Adieux de Moises Malheureusement cette traduction, u‘étant fondée sur aucun prin- cipe préliminaire du langage, est aussitôt oubliéequ’apprise. (Test comme si l'on faisait traduire Virgile, Horace, Ovide à un élève qui ne sût pas décliner rosa. ‘ Pour donner un nom à ce singulier enseignement on a voulu l’all'uhler du titre de méthode Jacotot, méthode prénotionnelle qui a Pavantage de faire découvrir la règle comme déduction na- t turelle d’un fait connu, l‘élève la devine par analogie. Nous adop- terons cette dénomination, et nous renoncerons à la grammaire, quand nos élèves auront présenté des descriptions et des nam- ` tions liébraîques calquées sur les morceaux sur lesquels en les aura exercés a l’instar des disciples du professeur de Louvain. Jusqu'ici rien d'approchant n‘a eu lieu. ll ne faut pas se dissimuler non plus qu’en régularisant l'étude de l'héhreu plusieurs élèves n’oublient cette langue à défaut de culture comme tant d`autres oublient le latin et le grec. Si une telle considération pouvait prévaloir, les établissements d’instrucy tion deviendraient inutiles. Heureusement il n’en est pas ainsi : tout le monde sait que l’école ne donne guère que la clef des con- naissances : les grands maitres ne se forment que dans la retraite et à force de veilles et d’application. Mais, de ce que l’école ne · produit pas spontanément le savant, il ne s‘ensuit pas qu`ello doive fournir nécessairement l’ignorant. Quoi qu’en puissent dire tous les routiniers, il n'y a pas de lec- ture plus facile que celle de l`liébreu; pas de langue plus simple que celle des livres historiques de la Bible; nous ne prétendons - pas pour cela, avec certain savant contemporain, qu’on puisse ap- prendre l`hébreu en quinze jours, encore moins que l`éco|e doive pourvoir l'Acatlémie des inscriptions ou la Société asiatique, et lournir des hébraisans comme Dubna , Pappenlieim, lleiden· heim, cte. Mais si, au bout de sept longues années d`études hé- braïques, on demande à l’écolier ce qu’on oserait à peine de- mander à un latiniste d’un mois, par exemple : Quelle est la mar- que du féminin`? Comment se forme le pluriel? Quel est lo caractère distinctif du passé et du futur?L‘élève, ne se doutant pas de l‘existence des principes universels du langage, reste stu- péfait du moment qu’on veut lui faire appliquer à la langue hé- braïque ce qu’il sait parfaitement faire à l’égard de la langue v Digitized ny Googlc