Page:Archives israelites 13.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Autant en dirons-nous de M. Gustave Lévy, de Toul, déjà récompensé par une médaille de Ss classe : il a exposé deux ouvrages importants: Une Vierge au Candilabre, d’après Raphaël, et un portrait d’Edelinck,’d’après Rigaud : le talent de M. Gustave Lévy est un de ceux que nous aimerions à voir se consacrer â des sujets israélites, et nous lui signalons comme une œuvre digne de son talent la reproduction d’une de ces scènes dramatiques et désastreuses dont notre histoire au moyen-âge est si prodigue, et dont les Matinée: du Samedi lui fournîraient plus d’un cadre intéressant; il y puisserait d`ailleurs des sujets de composition dont l’originalité ne serait pas le moindre mérite.

Quant à M. Lheman, qui a présenté une Madone à l'œillet d‘après Raphaël, son nom ne nous avait pas encore frappé.

C’est à peu près là tout le contingent israélite de cette année, et des noms déjà honorablement connus, tels par exemple que celui de M. Auguste Hadamard, peintre, celui de M. Bernard, sculpteur, etc..., n’ont pas même paru au livret, d‘autres n’y sont inscrits que pour des productions sans importance. Nous signalons cette sorte de stérilité, avec l‘espoir que le prochain salon n’en conservera plus trace.

Parmi les sujets juifs traités par des artistes non israélites, tels que l’Abraham contemplant la ruine de Sodome et Gomorrhe, par M. Alfred Arago, le Daniel et l’un des deux vieillards qui ont accusé Suzanne de M. Édouard Cibot, le Traiîc chez un usurier juif (1) par M. Adolphe Are, la Mort d’Abel, par M. Charles Nègre, etc .... , le tableau qui a fait sur nous le plus d’impression, tant par le choix du sujet que par la valeur et la réputation méritée du peintre, c‘est la Mort de Moise, par M. Alexandre Cahanel, grand prix de Rome de 1845: l’artiste s’est inspiré des paroles suivantes du Deutéronome, ch. 54: a Moise, serviteur du Seigneur, mourut dans le pays de Moab, par le commandement du Seigneur, qui l`ensevelit dans la vallée du pays de Moab .... et nul homme jusqu’aujourd*hui n’a connu le lieu où il aété enseveli. »

C’est là un sujet grandiose, mystérieux, qui appartiendrait naturellement à un pinceau israélite, qui pouvait, par exemple,mettre en relief les qualités sévères et les tendances philosophi