Page:Archives israelites 13.djvu/391

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rsnlalns. 585 qu`il n‘était peut-être pas inutile d'indiquer : le parti ultrà-catho- lique repousse la raison comme auxiliaire: en a-t—il été de même du judaïsme? En aucune façon : le judaïsme n'a jamais accepté ni professé la négation du libre examen en matière religieuse :la conciliation de la raison et de la foi que ses plus grands docteurs ont entreprise a toutes les époques, est une preuve péremptoire de l'importance qu’i|s attachaient à la première, et c’est là un des titres de notre croyance, un de ses mérites, qu’i| convient au- jourd’hui moins que jamais de laisser oublier : nous accordons volontiers à M. Wogue deux choses: l‘une, que la spéculation phi- losophique, stimulée par la chaleur toute méridionale de certains penseurs, ait produit à diverses époques des systèmes et des théories dangereuses, surtout pour la foule ignorante : l`autre, qu`il se soit trouvé parfois de fougueux docteurs, comme Ben- Addéreth, qui, mûs par un zèle excessif ou frappés de ces tendan- . ces dangereuses, enveloppaient dans une commune réprobation les investigations utiles et fortifiantes de la raison humaine avec les écarts de Fabstraction et les hardiesses d'une métaphysique déréglée. Mais nous regardons comme exagérée cette assertion, que « tous nos théologiens, que Maîinonide et Yedaïa lui-méme n n’aient jamais ru dans la spéculation que l’auxiliaire et la eer- » vante de la religion. n Cette derniéreexpression est empruntée au vocabulaire des docteurs ultra-catholiques, des ennemis achar- nés de toute philosophie au moyen âge (philosophie aneilia theo- logiœ) ; et nos docteurs les plus illustres, ceux même que nomme l.`Wogue, attribuaient à la philosophie un autre rôle que celui de commenter la tradition : tout au moins avait-elle le droit de la conu·oler,`de la rapprocher du dogme, de la confronter avec les principes memes de la religion. Dans son commentaire meme sur la lliechna (préface du livre Zeraîm) (1), l'illustre Malmonide déclare au contraire, que le bat de la religion est de noue conduire à la perfection, oa de · nous apprendre d agir et à penser conformément à la raison; car (l) Voyez Dictionnaire des eciencci philosophiques , article Mümonide, par H. Franck, fame lv, p. 26. Voy. uleiûeiger, Zciüchiü, t. 5, p. IOS et suiv. Digitized ny Google