Page:Archives israelites 13.djvu/496

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490 ncmvns sident du consistoire central, a prononcé la courte allocution que nous donnons plus loin ; elle a profondément touché le nom- breux auditoire : dès lors, la cérémonie était terminée, et toutes les précautions aveiant été prises pour qu’aucun incident ne vint la troubler. _ Telle qu’elle a été, cette cérémonie, dont nous venons d’es- quisser les principaux traits, a été belle de simplicité et d‘émo- tion : mais deux points nous ont frappé, et nous les signalons en narrateur impartial et en pensant que la mission de la presse est, avant tout, d’instrnire et d'améliorer. D'abord, on s'est étonné avec raison, qu’une quête de charité n‘ait pas été organisée au sortir du temple : elle eût été fructueuse, et un convoi funèbre n’est pas une occasion plus mauvaise qu'un mariage pour obtenir quelque argent en faveur des pauvres; loin de là, des obsèques remuent encore plus vivement les âmes, et les rappelant brusquement au souvenir de la fragilité hu- maine, ne les disposent que plus favorablement à l’égard de l’in— digence; c’est donc une somme assez forte que les pauvres ont perdue. En outre, le défunt Grand-Rabbin était chevalier de la Légion d'honneur : à ce titre, un piquet de troupes de ligne devait assis- ter à ses obsèques; pourquoi n'a-t-on pas vu un seul soldat? c’est, dit-on, le chiffre trop peu nombreux de soldats que les ré- · glements accordent aux simples légionnaires, qui aurait engagé l’administration à renoncer à l‘exercice de ce droit. Mais, n'au— rait·on pas, si on l’eùt demandé, obtenu beaucoup plus de soldats que le chilïre réglementaire, un bataillon tout entier, en raison des hautes fonctions dont le défunt était revêtu Y et il eût été convenable de le faire. Nous savons parfaitement que la pompe extérieure n’ajoute rien à Pédîfication des fidèles, que c’est surtout par le souvenir de leurs actions que les hommes doi- vent être escortés au champ du repos. Mais les honneurs qu’on prodigue aux morts sont parfois utiles aux vivants, et quand la foule chrétienne, réunie sur le passagedu cortége, se découvrait devant celui qu’elle appelait, dans son pittoresque langage, l’ar- chevéque des israélites, elle s'est demandé, certainement, pour- quoi la force publique était absente d'une si grave cérémonie, Digitized ny Google ll