Page:Archives israelites 13.djvu/563

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isnsurss. 551 sont en permanence. Il plonge ses yeux éblouis dans le lointain et voit les flammes s'agrandir, s’étendre, jeter une pluie de flam- mèches, teindre le ciel de sang ; puis, à PGU près une heure après, les flammes aller en s’amoindrissant; une vapeur grise et épaisse monter versle ciel, et puis enfin les lueurs disparaitre en- tièrement. Et, avec le feu, la voix rauque de la caisse expireaussi. Cette circonstance met notre pauvre lsowitz en stupéfaction, en extase; il ne peut assez admirer les progrès des sciences... Nous allons voir pourquoi.- De retour dans son pays, il attend avec impatience le moment propice, pour faire éclater au grand jour ce qu’il croit une nouvelle invention. Or, un jour enfin un in- cendie se déclare, et lsowitz n'a rien de plus pressé que d‘acc0u- rir et de crier à tue-tète : a Vite l vite! un tambour! qu’on batte la caisse et le feu s’éteindra déjà de lui-même. i> — ll parlait avec une telle conviction, que les naïfs vi|lageois.polonais le crurent sur paroles, et eurent le malheur de voir la moitié du hameau réduit en cendre. a Vous riez, mes amis, ajouta le pieux rabbin, de la simplicité de cet homme et de ceux qui ajoutèreut foi à ses assertions ridi- cules ? — Eh bien, un grand nombre de personnes se trouvent parmi vous qui n`en agissent pas autrement. Quand arriventles jours de pénitence a•g·11;n ww, ne voyons·nous pas, hélas l · l‘immeuse majorité de nos frères réciter les ’*1‘t1 et les RUN `717 machinalement, en se frappant rudement la poitrine par centaines de fois, comme faisait notre Polonais de sa caisse; mais qu'en résulte·t·il Y C’est que l’incendie de l’irréligion s‘agrandit de jour en jom· et menace de dévorer le reste des fidèles... C’est de l’eau qu’il faut, mes très-chers frères, des larmes abondantes de repen- tir, une contrition véritable et non hypocrite. Ne nous frappons sur la poitrine que pour nous réveiller de notre torpeur, et c’est alorsseulementque nous pouvons espérer de la miséricorde divine le pardon de nos péchés, l‘extinction du feu profane qui brûle sur notre conscience. »· Il arriva qu'un vénérable rabbin, exhortant un jour ses ouailles ala charité, à la bienfaisance, leur parla ainsi qu’il suit: ale sais bien, mes amis, qu’il y a des personnes qui, trop dures de cœur, trop dépourvues de sentiments pour compatir aux souf- Digilized ny Googlc