Page:Archives israelites 13.djvu/622

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l 6l6 ncurvns_ n en un Dieu unique, indivisible et infini parce que Moïse l'a ainsi proclamé, nous ajoutons foi en Moïse parce qu'il nous l’a ainsi fait connaitre. Mais, si par hasard, il se présentait un prophète, fût-il supérieur à Moïse, qui voulût nous détourner du principe éternel, dùt-il faire prodige sur prodige , nous ne l’éeouterions pas, parce que la raison l'emporte sur les miracles les mieux constatés (Deut., xru, 2-6). Nos plus célèbres écrivains n’ont jamais reculé devant le libre examen quand il se renferme dans le domaine de la raison. Le passage de la mer rouge, par exemple, est, sans contredit, un fait providentiel, mais pas du tout miraculeux. Flavius Joseph, liv. 2, ch. 7, et ce qui plus est, les rabbins des Thosephoth sont d’accord à faire profiter Moïse de la marée basse pour pas- ser l’isthme de Suez. Pharaon, moins éclairé que le libérateur des Hébreux, crut pouvoir suivre les pasdes fugitifs, sans combi- ner le délai de la marée montante, et devint victime de son im- prudence. Plus habile que Pharaon, Napoléon, dans sa campagne d`Egypte, passa la mer Rouge à cheval et eut encore le temps juste- ment nécessaire pour effectuer son retour (Galland, Tableau de , l‘Egypte, t. l°¤', p. lil). Vous voulez donc faire de nos demoiselles des philosophes? — Voilà le grand mot lâché!-Non, dirons·nous avec Maïmo· nide, il ne s'agit que de ne pas paganiser le Mosaîsme: quand nous faisons étudier la mythologie à nos enfants, ils n’ont pas . grand' peine à découvrir les extravagances et l’aveuglement des païens. La raison est une; pourquoi les exposer et confondre la vérité avec l‘erreur‘l ll faut savoir frayer le chemin au milieu des deux extremes. Le germe de la philosophie est innée dans l'hom- me, et les cachets de l‘inquisition n‘empêcl1eront pas la terre de tourner. La morale et la doctrine de nos saintes Ecritures, c'est aussi de la philowphie, que des hommes inspirés de Dieu nous ont apportée revétue de symboles tels que l’ardeur, la vivacité et la sensibilité orientales savent les enfanter. A quel enfant de douze ans fera·t·on accroire, aujourd’hui, qu’un serpent, qu’une ânesse aient parlé sans enrayer, sans méme étonner le moins du monde leur comparsei Ayons donc le courage de ne pas leur faire confondre, avec la vérité historique, les paraboles et Pallégorie,

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