Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/116

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sur les cours d’eau. Dans la banlieue immédiate, un moulin sert à cet emploi. Une autre usine plus considérable, reliée à Grenoble par un petit chemin de fer, a été créée à Saint-Robert. 24 paires de meules y broient la pierre, déjà réduite en menus morceaux par des concasseurs, la farine de ciment entre alors dans une série de blutoirs dont le dernier a 324 mailles au centimètre carré. Tout ce qui ne peut passer par ces mailles est broyé à nouveau. Le ciment est ensuite enfermé dans des magasins ou silos, au nombre de 54, contenant plus de 20,000 mètres cubes. C’est dans ces silos, incessamment remplis, que l’on puise, pour envoyer sur tous les points de la France et jusque dans l’extrême Orient, les 50 wagons expédiés chaque jour par les garas, de Grenoble et de Saint-Robert.

À côté des chantiers d’expédition, de vastes hangars abritent les ouvriers qui fabriquent des tuyaux, des conduits pour fil électrique, des pilastres, des moulures, des carreaux dont l’emploi se généralise de plus en plus. À Grenoble surtout, où l’on a la matière première sous la main, l’emploi du ciment a pris une extension immense dans les quartiers neufs. Beaucoup de maisons, hautes de quatre ou cinq étages, sont ornées de moulures, d’écussons, d’ornements de ciment