Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/140

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l’annonce devant l’église et le héraut terminait par ces simples mots qui décidaient les plus récalcitrants : « Viendrez ou brûlerai. » Grâce à ce procédé il fut possible d’avoir continuellement des ouvriers nombreux sur les chantiers. Bientôt la forteresse dressa orgueilleusement ses tours, déploya devant le parc son perron à double évolution, entr’ouvrit sur le château du roi le grand portail donnant accès à h cour d’honneur et orné d’une statue équestre de Lesdiguières.

Après la mort de Henri IV, le vaillant soldat dont le Béarnais avait fait un maréchal de France, François de Bonne, le petit gentilhomme du Champsaur qui avait gagné tous ses titres l’épée au poing, fut sollicité d’abjurer le protestantisme ; il y consentit. En échange, Louis XIII lui donna d abord le titre de duc de Lesdiguières, du nom de son château des Diguières, puis la dignité de connétable. Cependant, le vieux soldat hésita longtemps, saint François de Sales réussit à le convertir. Lorsque la nouvelle fut connue, le maréchal de Créqui, envoyé du Roi à Grenoble, réunit la noblesse et demanda solennellement au duc s’il était catholique. Lesdiguières, se tournant vers le Parlement et les seigneurs, leur dit : « Messieurs, allons à la messe. »

Et le compagnon d’armes du baron des Adrets