Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/177

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enfants, qui courent après la diligence pour vendre des plumasses, sorte de graminée très légère ressemblant à des plumes, ont une mine florissante.

Un autre glacier apparaît, il est d’un bleu exquis ; dans les parois de l’énorme falaise azurée, haute de plus de 50 mètres, s’est creusé un porche colossal, véritable grotte de glace où les habitants ne craignent pas de s’aventurer pour aller chercher des échantillons de cristal de roche, amenés par la marche insensible des glaciers.

Ce glacier de la Girose a fort mauvaise réputation : tourmenté et crevassé, il est de difficile accès, de toutes parts il en tombe des cascades abondantes ; en face, d’autres chutes descendent d’un plateau de pâturages, très froid, étalé à 2,500 mètres d’altitude, criblé de petits lacs et portant le nom évidemment ironique de plateau de Paris.

La gorge est solitaire, mais les richesses minéralogiques des monts ont fait naître quelques constructions, un moulin mû par les eaux de la Romanche triture le minerai de baryte qu’un immense câble va chercher presque au pied du glacier. En face, sont les grands bâtiments d’une mine de plomb, aujourd’hui abandonnée, et dont les galeries s’ouvrent à différentes hauteurs dans les flancs du plateau de Paris. La difficulté du