Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/23

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d’ouvrières au moulinage ; un grand nombre d’entre elles sont logées à l’usine, mais une partie est fournie par Renage même, long village de 2,600 habitants, aux maisons séparées par des jardins, aux fermes semées dans la belle montagne de Parménie. Propre et prospère, ce serait le type idéal d’un village ouvrier ; même dans les Vosges, on ne rencontre pas un ensemble aussi heureux et reposant.

D’immenses papeteries utilisent encore les eaux de la Fure. Ces usines, encadrées par le verdoyant paysage, paraissent, à distance, de belles abbayes. Le soir tombe au moment où je quitte Renage ; sur la route, par les chemins, montent, jacassant et tricotant, les groupes d’ouvrières ; les jeunes filles sont coquettement vêtues, on voit que le bien-être est général.

Un peu plus bas, dans la vallée toujours étroite, des fumées noires et des flammes rougeâtres s’élèvent de l’abîme. Ce sont les forges du grand et du petit Hurtières, ou l’on fabrique de l’acier pour taillanderie.

Hurtières est placé presque à la sortie de la vallée. On ne tarde pas à déboucher dans la vaste plaine de l’Isère, en vue des majestueuses montagnes du Vercors. À l’endroit où la Fure pénètre dans la plaine, la chute d’eau a été assez impor-