Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/269

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de la Drôme, dans une vallée latérale. On remonte la vallée qui se présente ici sous son caractère le plus méridional par ses monta dénudés et la profondeur des horizons. La route est bordée de mamelons rocheux au pied desquels croissent les mûriers et les noyers. Sur l’un d’eux, le village de Molières, aux féodale allures, groupe ses maisons grises. Le gris est la note dominante du paysage. Lorsque, près de la gare de Pont-de-Quart-Châtillon, on quitte la route de Sisteron pour celle de Châtillon, on découvre le château d’Aix, tout gris dans un paysage sans arbres où la roche est de schiste gris ou noir. On monte au flanc d’un ravin sans eau courante, mais où doivent suinter d’invisibles fontaines, le thalweg est bordé de peupliers, d’ormes et de saules. Peu à peu la végétation reparaît ; aux abords du petit village de Saint-Romain, les prairies sont nombreuses, les sources abondent. La vigne, cultivée sur de hautes treilles, a résisté au phylloxéra. Les eaux, descendues de la montagne de Serre-de-Labet, haute de 1,283 mètres, sont recueillies avec soin par des conduites de ciment ou de pierre. Tout cela compose un site très frais, ce serait l’Arcadie si l’on reboisait les horribles mamelons schisteux qui surgissent de la verdure.

On descend maintenant vers un torrent aussi