Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/279

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percé d’une large ouverture, semble soutenir le poids énorme de la montagne.

On franchit le tunnel en quelques minutes. La lumière apparaît, on débouche dans une vallée sévère, entre de hautes murailles qui maintiennent les terres. Au front du souterrain, cette inscription :


COL DE CABRE


1886-1891


Là est établie la gare de Beaume-des-Arnauds, près d’un pauvre village où de maigres et rares cultures, des bois non moins rares s’efforcent de gagner le terrain raviné des monts. Le pays serait superbe s’il était reboisé, mais les pentes restent nues et, chaque année, les torrents emportent, quelque débris de verdure. La Chauranne, à sec en ce moment, doit être terrible en ses crues, à en juger par son cône de déjection. Des plantations d’arbres sauverait la ligne d’une catastrophe que tout semble faire présager. La vallée présente partout ces éboulis de schiste et ses apports de torrents, à travers lesquels la voie ferrée a dû se frayer un passage. Elle s’élargit encore par l’arrivée d’autres torrents, et la Chauranne se dirige vers le sud pour atteindre le