Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/309

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calcaire, blanche avec des taches jaunes. En face, une autre colline abrupte, moine haute mais non moins belle ; entre les deux montagnes, il y a juste le passage pour un ruisseau, la Vèbre, d’une limpidité merveilleuse. Il n’y a pas de place pour le chemin, il faut emprunter le lit de la Vèbre pour pénétrer dans le bassin par cet admirable Pertuis de la forêt.

La forêt de Saou, malgré son nom, n’est point une forêt, c’est un bassin fermé entre deux chaînes de montagnes espacées de deux kilomètres à peine de crête à crête et longue chacune de 12 kilomètres, orientées de l’est à l’ouest. À chaque extrémité, les chaînes se réunissent à des bornes immenses, Rochecourbe, haute de 1,592 mètres, à l’est ; Roche-Colombe, hante de 888 mètres, à 5 l’ouest. Extérieurement, les pentes sont à pic, mais à l’intérieur du bassin elles descendent plus mollement jusqu’au thalweg de la Vèbre. C’est donc comme une corbeille gigantesque. Jadis très boisée, elle méritait le nom de forêt ; aujourd’hui, la grande végétation est rare.

Le charme du bassin est dû à l’extrême solitude dans laquelle on se trouve. À l’entrée du pertuis sourdent d’abondantes source », sous les sureaux et les troènes grand » comme des arbre ». Le chemin se divise en deux bras, l’un, traversant