Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/327

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aux eaux apportées par l’abondante source de l’Adouin alimentée par les scialots de la forêt du Vercors. Le torrent coule dans une fissure profonde, en un cirque étroit mais très vert où des restaurants sont établis, ce sont les Baraques ; là commence la merveilleuse descente des Grands-Goulets, un des sites les plus vantés des Alpes, un de ceux aussi qui ne laissent pas de désillusions.

Il est des gorges plus sombres, avec des escarpements plus puissants, des torrents plus abondants, mais aucune ne réunit ainsi, à un tel degré, tout ce qui fait la grandeur et la beauté du paysage. L’homme n’y a rien gâté, son œuvre, au contraire, a encore ajouté à la majesté de la nature. La route entre Sainte-Eulalie-en-Royans et les Baraques a respecté les lignes superbes de l’abîme et, par ses tunnels, ses galeries, ses corniches et ses ponts, a fait cette merveille que les touristes parcourent déjà par milliers chaque année.

Avant l’ouverture de cette route, le Vercors était fermé, pendant tout l’hiver surtout ; on ne pouvait alors atteindre la vallée que par des cols très élevés et longtemps envahis par les neiges, mais, dès 1843, on s’est mis à l’œuvre et, en moins de dix ans, le Vercors était enfin relié à