Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/43

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s’attache plutôt à produire les toiles de table, mais il est mal placé ; loin des centres d’où viennent les nouveautés, Voiron s’est condamné à ne produire que des articles supérieure dans ses cinq maisons de tissage mécanique ; une d’elles, pour étendre sa clientèle, a créé à Lille et à Armentières des usines où se font les articles courants. En somme, l’industrie de la toile à Voiron est restée prospère. Le blanchissage fait également vivre un grand nombre d’ouvriers ; les autres accessoires de cette industrie : fabriques de battants et de peignes à tisser et peignages de chanvres, occupent un certain nombre de bras.

Mais Voiron et sa banlieue ne sont pas seulement un centre pour la fabrication des toiles et des soieries, la puissance des chutes de sa jolie rivière a depuis longtemps fait naître la papeterie et des martinets produisant, comme ceux de la Fure, des articles de taillanderie renommés.

Dès ses origines, la Morge est une rivière travailleuse, son premier affluent, un ruisseau qui traverse Saint-Nicolas-de-Macherin fait déjà mouvoir les métiers d’un tissage mécanique à façon et les meules d’un moulin servant à broyer le kaolin destiné à être mélangé à la pâte à papier ; près du confluent est une taillanderie. Le cours d’eau a jusqu’alors coulé dans une haute et large