Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/70

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produit par des paysans travaillant à moments perdus. Quarante familles y trouvent une occupation. On me racontait, pendant ma visite, que l’agent commercial du couvent ayant remarqué, à Saint-Claude, une machine qui produisait les caisses dans des conditions extraordinaires de rapidité et de bon marché, s’en alla, tout réjoui, recommander cette mécanique au supérieur ; celui-ci l’écouta en souriant et lui dit simplement :

— Votre machine nourrira-t-elle les ouvriers qu’elle va priver de travail ? Non, sans doute, eh bien, restons-en là !

On n’a guère fait appel au dehors que pour les paillons qui servent à l’emballage. On les tire de Mont-de-Marsan, mais si jamais les cultivateurs de la plaine de Bièvre s’avisaient de fabriquer des paillons pendant l’hiver, on s’adresserait sans doute à eux de préférence. Il est vrai que le paysan dauphinois préférera toujours son métier de canut, battant gaîment pendant qu’au dehors s’étend, immaculée, la nappe blanche de la neige.


J’aurais voulu voir fabriquer la fameuse liqueur, mais l’usine de Fourvoirie est jalousement close, aux profanes ; je n’en ai aperçu que les murs pendant la belle excursion dans laquelle voulut m’accompagner mon cicerone dans les usines de Voi-