Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/73

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ses ateliers de vannerie ; la forêt fournit les bois de sapin et de hêtre, les scieries du Guiers les débiteront en planches, les industriels locaux les transformeront en bottes pour emballer les fruits confits. Le couvent, par le flot des touristes qui traversent Saint-Laurent, alimente les auberges ; pour ces mômes touristes on fabrique les « souvenirs » des Alpes, objets de voyage, liqueurs, parfumerie à la flore alpestre. En outre, Saint-Laurent-du-Pont tourne le bois, fait la taillanderie, taille les limes. Ses tuileries permettent de remplacer peu à peu par les tuiles, les toits de chaume et de bardeaux qui, si souvent, propagèrent l’incendie dans les hameaux de la montagne.

Les Chartreux ont beaucoup fait pour Saint-Laurent : ils ont, en partie, reconstruit le bourg, après l’incendie de 1854 ; ils ont, à leurs fiais, réédifié l’église ; un superbe hôpital dédié à Saint-Bruno a été récemment ouvert. C’est une merveille de goût et d’élégance ; on l’a complété par un refuge ouvert aux trimardeurs, qui abondent à ce croisement de routes entre le Dauphiné et la Savoie, attirés, d’ailleurs, par la réputation de générosité du couvent. Ils y trouvent, pour un court laps de temps, des lits — il y en a 25 — le vivre et surtout quelques soins d’hygiène, leurs