Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 1.djvu/112

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pensé qu’en fondant le gouvernement républicain, il pourrait mieux leur en assurer la jouissance.

C’est certainement à ce système politique, à son administration libérale, que l’Ouest est redevable de son influence et des succès éclatans qui firent de la République d’Haïti un État paisible durant trente ans. Car, Pétion avait jeté les bases de ces succès par sa modération habituelle, surtout dans la pacification du Sud, après la mort de Rigaud.

Boyer, son successeur immédiat, continua le même système et acheva l’œuvre qu’il avait commencée. L’extinction de l’insurrection de la Grande-Anse, la réunion du Nord après la chute de H. Christophe, la réunion del’Est, opérée aussi pacifiquement, constituèrent l’unité politique d’Haïti par l’unité territoriale. La pensée des héros de l’indépendance nationale fut réalisée en 1822. Leur glorieuse entreprise reçut enfin sa consécration définitive en 1838 : les usages du monde civilisé l’exigeaient ainsi.

C’est à la fin de ce gouvernement républicain qui, de 1807 à 1843, a rayonné successivement sur tout le territoire d’Haïti, que nous nous proposons d’arrêter nos études historiques, parce que là finit aussi la vie politique et militaire de l’homme dont la mémoire, chère à notre cœur, nous a fait prendre la plume.

Notre conclusion alors, nous pouvons le dire d’avance dans cette introduction, notre conclusion sera :

Que les Haïtiens doivent tirer de précieuses leçons de ce passé si plein de grands événemens ; qu’une mutuelle indulgence leur est commandée, afin de se préserver des